Les bienfaits du jeûne attirent aujourd’hui un intérêt croissant, tant dans les milieux scientifiques que parmi ceux qui cherchent à améliorer naturellement leur santé.
Longtemps perçu comme une pratique marginale, parfois qualifiée d’« extrême » par certains organismes officiels, le jeûne revient au centre des discussions.
Dans cette interview exclusive accordée aux Éditions marco pietteur, Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS et docteur en biologie cellulaire et microbiologie, apporte un éclairage scientifique précis sur les mécanismes et les bénéfices du jeûne.
🎥 Découvrez l’entretien complet ici :
Le jeûne : pratique extrême ou outil thérapeutique ?
En France, le Conseil national de l’Ordre des médecins a défini le jeûne comme un « comportement alimentaire extrême ». Une formulation qui étonne lorsque l’on considère que le jeûne est pratiqué depuis des millénaires dans de nombreuses cultures et qu’il suscite de plus en plus de recherches scientifiques.
Pour Jean-Marc Sabatier, il est important de nuancer : « Le jeûne n’est pas adapté à tout le monde. Certaines pathologies graves, comme le diabète avancé ou l’insuffisance rénale, constituent des contre-indications. Mais pour la plupart des personnes en bonne santé, lorsqu’il est encadré, il s’agit d’une pratique bénéfique. » Il insiste par ailleurs sur la nécessité d’un suivi médical et sur l’importance de la reprise alimentaire progressive après un jeûne, une étape délicate mais essentielle.
Les bienfaits du jeûne confirmés par des études
L’Inserm a souvent souligné le manque d’études jugées « suffisamment nombreuses et rigoureuses » pour conclure scientifiquement aux bienfaits du jeûne. Pourtant, Jean-Marc Sabatier rappelle que la littérature existe bel et bien.
Dans son ouvrage, il cite près de 200 études scientifiques validées. Ces travaux démontrent que le jeûne induit un stress métabolique contrôlé qui entraîne une reprogrammation du métabolisme cellulaire. « Nous savons aujourd’hui que le jeûne active des voies biologiques bien identifiées, notamment l’autophagie, un processus par lequel les cellules se réparent, recyclent leurs composants et améliorent leur fonctionnement », explique Sabatier.
L’autophagie : un mécanisme de régénération cellulaire
Parmi les principaux bienfaits du jeûne, l’activation de l’autophagie occupe une place centrale. Ce mécanisme, déclenché par la privation calorique, permet aux cellules de recycler leurs protéines endommagées et de produire de nouveaux organites fonctionnels.
Cela améliore la qualité globale du système cellulaire et favorise un meilleur fonctionnement des mitochondries, véritables centrales énergétiques de l’organisme. Sabatier souligne que le jeûne entraîne une réduction du stress oxydatif et de l’inflammation, deux facteurs impliqués dans de nombreuses maladies chroniques.
Ce processus s’accompagne aussi d’une bascule métabolique : le corps délaisse le glucose pour produire de l’énergie à partir des corps cétoniques, plus stables et mieux tolérés par l’organisme.
Les effets bénéfiques du jeûne sur le cerveau
Les bienfaits du jeûne ne se limitent pas au métabolisme ou aux organes vitaux. Ils concernent aussi le cerveau. Le jeûne stimule la production d’une molécule appelée BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), un facteur neurotrophique qui favorise la plasticité neuronale.
Concrètement, cela signifie que les connexions entre les neurones s’améliorent, la mémoire est renforcée et les dommages subis par les cellules nerveuses peuvent être réparés. « Le jeûne est un outil de régénération pour le cerveau lui-même, il améliore la communication neuronale et la capacité de mémorisation », précise Sabatier.
Un outil de prévention et de longévité
Pour Jean-Marc Sabatier, les bienfaits du jeûne sont clairs : « Bien encadré, le jeûne est un outil naturel de prévention et de longévité. Il aide à prévenir les maladies chroniques, à renforcer les défenses naturelles et à maintenir l’organisme dans un état de vitalité. »
Encore méconnu en France et parfois caricaturé, le jeûne est pourtant reconnu à l’international comme une pratique sérieuse qui mérite d’être intégrée dans une démarche globale de santé, à condition de respecter les contre-indications et d’être accompagné correctement.
Pour aller plus loin : un livre de référence sur le jeûne
Si vous souhaitez approfondir ces connaissances et explorer les études scientifiques qui démontrent les mécanismes et les bénéfices du jeûne, découvrez l’ouvrage de Jean-Marc Sabatier publié aux Éditions marco pietteur. Clair, accessible et documenté, il constitue une ressource précieuse pour comprendre comment le jeûne agit en profondeur sur l’organisme.
👉 Le jeûne – Qu’en dit la science ?
Et vous, avez-vous déjà expérimenté le jeûne ?
Partagez vos expériences et vos réflexions en commentaire: elles enrichiront le débat et aideront à dépasser les clichés entourant cette pratique millénaire.
