Près de 29 millions de Français suivis. Un risque de décès réduit de 25 % chez les vaccinés. Une publication dans JAMA Network Open.
Fin du débat ? Pas si vite.
La critique de l’étude EPI-PHARE menée par le Pr Bernard Rentier, virologue et ancien recteur de l’Université de Liège, met en lumière de nombreux biais méthodologiques passés sous silence dans la couverture médiatique.
Derrière les chiffres impressionnants se cachent des décisions de protocole étonnantes: exclusion des décès dans les 6 mois post-vaccination, absence de données comportementales ou sociales, sélection des non-vaccinés biaisée…
Et pourtant, les conclusions sont reprises comme une preuve définitive de la sécurité vaccinale. Cette lecture simplifiée masque une réalité bien plus nuancée, et soulève une question essentielle: la science est-elle encore un outil de recherche rigoureuse, ou devient-elle un instrument de légitimation politique?
Dans cet article, nous proposons une critique approfondie de l’étude EPI-PHARE, en croisant analyse méthodologique, éclairage épidémiologique et réflexion sur l’usage médiatique de la science.
Une lecture nécessaire pour qui refuse les conclusions prémâchées et cherche à comprendre ce que cette étude dit… et surtout ce qu’elle ne dit pas.
L’étude EPI-PHARE: un colosse aux pieds d’argile?
À première vue, l’étude EPI-PHARE impressionne par son ampleur. Près de 28,6 millions de personnes âgées de 18 à 59 ans, suivies pendant une durée moyenne de 45 mois.
Son objectif : comparer la mortalité toutes causes confondues entre les vaccinés et les non-vaccinés contre la Covid-19.
Les résultats semblent sans appel: une réduction de 25 % du risque de décès chez les vaccinés, et même 74 % en ce qui concerne les formes sévères de Covid.
Mais comme le souligne le Pr Bernard Rentier dans sa critique de l’étude EPI-PHARE, ce protocole cache plusieurs choix méthodologiques discutables, qui fragilisent fortement la portée des conclusions.
Un score de propension sans transparence
L’étude repose sur une méthode classique en épidémiologie observationnelle: le score de propension.
Cet outil statistique vise à “équilibrer” les groupes vaccinés et non vaccinés, en tenant compte de 41 comorbidités et de variables socio-démographiques.
Cependant, aucune information précise n’est donnée sur:
- les covariables exactes retenues,
- leur qualité de codage dans les bases de données,
- les déséquilibres résiduels après pondération,
- ou encore les diagnostics de balance statistique.
Or, sans transparence sur ces éléments, impossible de savoir si la comparaison entre groupes est réellement fiable.
Comme le rappelle le Pr Rentier, cela rend l’interprétation causale des résultats particulièrement fragile.
Un suivi qui débute… 6 mois trop tard

Autre choix surprenant: le suivi des décès ne commence que 6 mois après la vaccination.
L’objectif affiché?
Éviter le biais du “temps immortel”, une période durant laquelle un individu ne peut pas encore rencontrer l’événement étudié (ici, le décès).
Mais en agissant ainsi, l’étude exclut d’office tous les décès précoces post-vaccination, qui sont pourtant précisément ceux que les autorités sanitaires et la pharmacovigilance surveillent pourtant avec attention.
En d’autres termes, si un effet indésirable grave survient dans les semaines suivant l’injection (comme une myocardite ou une arythmie), il n’apparaîtra pas dans l’analyse principale.
Cette décision affaiblit sérieusement la validité de la conclusion: “pas de surmortalité à 4 ans”.
Un biais de sélection bien connu: le healthy vaccinee bias
Dès les premières lignes de son analyse publiée sur BAM News, le Pr Bernard Rentier pointe un écueil central: le biais de sélection entre vaccinés et non-vaccinés, plus connu sous le nom de healthy vaccinee bias.
Selon lui, « le groupe des non-vaccinés en France à l’automne 2021 est loin d’être homogène ou représentatif de la population générale. Il s’agit d’un sous-groupe hétérogène, souvent composé de personnes précaires, en rupture de soins ou mal recensées. »
Autrement dit, ce groupe contient davantage de profils à risque de décès prématuré, non pas à cause de leur statut vaccinal… mais à cause de facteurs socio-économiques ou médicaux invisibles dans les bases de données utilisées.
Quand l’inégalité sociale devient un facteur de confusion
Le problème ici, comme le souligne BAM News, c’est que « le score de propension ne peut ajuster que sur les variables codées et mesurées correctement. Il laisse donc intact un résiduel de confusion potentiellement massif, en défaveur des non-vaccinés. »
Cette critique de l’étude EPI-PHARE est d’autant plus pertinente qu’elle repose sur un constat simple retrouver un “bénéfice vaccinal” sur des causes de décès sans lien biologique plausible avec la vaccination, comme les accidents ou les cancers précoces, suggère une distorsion statistique plutôt qu’un effet médical.
C’est exactement le mécanisme typique du healthy user bias, bien documenté en épidémiologie.
Là encore, les apparences statistiques ne doivent pas masquer une réalité biaisée par la sélection initiale des groupes.
Si les non-vaccinés sont globalement plus vulnérables, alors toute comparaison avec les vaccinés, même pondérée, risque de conclure à tort à un effet protecteur du vaccin sur la mortalité globale.
Quand la science devient croyance: attention au glissement

Dans son analyse publiée sur BAM News, le Pr Rentier insiste: l’étude EPI-PHARE est observationnelle, elle ne permet pas d’établir un lien de causalité ferme entre vaccination et baisse de la mortalité.
Et pourtant, le traitement médiatique ne s’embarrasse pas de ces nuances.
On lit dans certains articles que cette étude “prouve l’absence de danger” ou “met fin aux doutes”.
Un raccourci dangereux. Car passer de “pas d’augmentation détectée” à “preuve de sécurité” relève d’une interprétation erronée, voire militante.
Cela illustre parfaitement le glissement que le Pr Rentier dénonce: celui où l’autorité scientifique est utilisée comme un outil de persuasion, non comme un processus de recherche critique.
Cette critique de l’étude EPI-PHARE dépasse donc la question du vaccin. Elle soulève un enjeu fondamental: quand la science devient indiscutable, elle cesse d’être scientifique.
Le savoir sans questionnement n’est plus du savoir

C’est précisément ce que dénonce l’ouvrage La menace de la pseudo-science, publié aux Éditions marco pietteur.
Ce livre examine en profondeur comment la science peut être détournée de son rôle fondamental de questionnement pour devenir un instrument de croyance, voire de manipulation.
Il rappelle que la vraie science ne se contente pas de produire des résultats: elle doit toujours accepter la remise en question, la pluralité d’interprétations et la transparence méthodologique.
Lorsque ces principes sont sacrifiés, on ne parle plus de science, mais d’une rhétorique d’autorité qui neutralise le débat public.
Lire La menace de la pseudo-science, c’est redonner à la pensée critique ses lettres de noblesse. Un geste essentiel pour qui refuse de confondre science institutionnelle et rigueur intellectuelle.
La science mérite mieux: 3 pistes pour éviter ces biais à l’avenir
Une critique de l’étude EPI-PHARE, comme celle formulée par le Pr Bernard Rentier dans BAM News, ne vise pas à discréditer l’étude en bloc, mais à rappeler ce qu’est une science rigoureuse et responsable.
Car si l’on veut réellement évaluer les effets d’une vaccination sur la mortalité, plusieurs améliorations méthodologiques sont indispensables.
1. Étendre l’analyse aux 6 premiers mois post-vaccination
C’est sans doute la faille la plus flagrante dans le protocole: l’exclusion systématique de tous les décès survenus dans les 6 mois après injection.
Or, comme le rappelle le Pr Rentier, c’est précisément durant cette période que peuvent survenir des effets indésirables rares mais graves, comme les myocardites ou les troubles thromboemboliques.
➡️ Pour être honnête scientifiquement, il est impératif d’analyser la mortalité dès la période post-vaccinale immédiate, et non à partir d’un délai arbitraire de six mois.
2. Intégrer des variables socio-économiques et comportementales
Autre carence majeure: l’absence de données sur le niveau de vie, l’éducation, l’isolement social ou les habitudes de santé, qui influencent fortement à la fois le choix vaccinal et le risque de mortalité.
Le score de propension, aussi sophistiqué soit-il, ne peut rien corriger si ces variables n’existent pas dans les bases de données utilisées.
➡️ Pour éviter le healthy vaccinee bias, les futures études doivent impérativement intégrer ces déterminants structurels de santé, comme le propose déjà la littérature épidémiologique anglo-saxonne.
3. Traiter les statuts vaccinaux comme des variables dynamiques
Enfin, l’étude EPI-PHARE adopte une approche figée: un non-vacciné qui reçoit une dose en cours de suivi est exclu de l’analyse. À l’inverse, un vacciné cumule doses et rappels, sans que ces expositions soient modélisées au fil du temps.
➡️ Il serait bien plus rigoureux d’adopter un modèle temporel dynamique, capable de prendre en compte l’évolution réelle des statuts vaccinaux, des doses et de l’exposition au virus.
Et si on regardait l’ensemble du tableau européen?
L’une des limites les plus frappantes pointées dans la critique de l’étude EPI-PHARE par le Pr Bernard Rentier (BAM News) est son isolement méthodologique: elle ne confronte jamais ses résultats à ceux d’autres études européennes, alors même que la question de la mortalité post-vaccinale est surveillée à grande échelle depuis 2021.

« L’étude ne met pas ses résultats en perspective avec d’autres travaux sur la surmortalité en Europe après 2021, notamment ceux qui stratifient par statut vaccinal ou par phases de campagne », précise-t-il.
Et pourtant, ces données existent.
En voici quelques-unes:
Des études britanniques plus transparentes
Au Royaume-Uni, l’ONS (Office for National Statistics) publie régulièrement des séries temporelles de mortalité stratifiées par statut vaccinal, avec une granularité nettement supérieure.
Elles permettent de constater des pics de mortalité non expliqués dans certaines tranches d’âge, y compris chez les vaccinés. Une approche plus rigoureuse, mais aussi plus transparente.
Des alertes venues du BMJ et d’Oxford
Des publications dans BMJ Public Health, The Lancet ou Oxford Academic ont également soulevé des interrogations sur la persistance d’une surmortalité toutes causes confondues dans plusieurs pays européens, y compris après la vague Omicron.
Ces travaux n’incriminent pas systématiquement la vaccination, mais montrent que le tableau est loin d’être uniforme, et mérite une analyse comparative.

Un devoir d’humilité scientifique
Face à cette complexité, tirer des conclusions définitives sur la base d’une seule étude nationale, fût-elle massive, relève d’une erreur méthodologique majeure.
Cela confirme une fois de plus la pertinence de la critique de l’étude EPI-PHARE: ce travail ne peut, à lui seul, servir de fondement à des affirmations politiques ou médiatiques sur la sécurité des vaccins à long terme.
Une science sans doute…n’est plus de la science
La critique de l’étude EPI-PHARE ne remet pas en cause l’ensemble de ses données, ni son intention.
Mais elle rappelle, avec rigueur, que la taille d’une cohorte ne compense jamais les failles méthodologiques.
Lorsque les décès précoces sont exclus du calcul,
que les biais comportementaux et sociaux ne sont pas corrigés,
et que l’étude est utilisée pour “clore le débat” dans l’espace public,
alors on ne fait plus de la science… on construit un récit.
C’est cette dérive que dénonce avec clarté La menace de la pseudo-science.
Un livre essentiel pour qui refuse de voir la science réduite à une caution ou à un outil de propagande.
Il nous rappelle que la véritable démarche scientifique repose sur la transparence, le doute, et la confrontation constante des points de vue.
👉 Si cette analyse vous parle, lisez ce livre.
Offrez-le. Faites circuler cette réflexion.
Car la rigueur intellectuelle est le dernier rempart contre la dérive technocratique.
Et vous, qu’en pensez-vous?
Ce sujet mérite un débat sain, documenté, et ouvert.
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